Asuncion :  la capitale d’un pays en détresse

 

Après les chutes d’Iguazu, nous cherchions des destinations un peu moins touristiques, et nous nous sommes donc dirigés vers le Paraguay. Et nous avons été servis. Tout ce qu’on savait du pays, c’est que pour Louis, ils avaient une plutôt bonne équipe dans « Coupe du monde 98 » sur Playstation, et pour Andrea, qu’ils comptaient parmi leurs compatriotes Ismael Ledesme, un fameux joueur de harpe (oui nous n’avons pas les mêmes valeurs). Autant dire qu’avec ces deux informations, on avait un peu de mal à imaginer le pays.

Après avoir passés Ciudad del Este, une sorte de Pas de la Case latino, nous sommes arrivés à Asuncion, la capitale. Notre premier contact avec la ville fut une pluie énorme, qui en 10 mn a inondé la ville, et nous a envoyé de l’eau jusqu’aux chevilles. Les voitures qui roulaient à toute vitesse ce sont chargées de terminer le reste. A la première qui t’éclabousse, tu  croies à une inattention, à la seconde, à un mauvais hasard, à la troisième, à ton mauvais karma, à la quatrième tu comprends que c’est un jeu et tu pries pour que le feu rouge arrive.

Asuncion, c’est une ville ou il fait très chaud, même par rapport à Rio. La température peut atteindre jusque 45°C à l’ombre, mais à la différence de Rio, les gens ne sont pas en tongs et shorts, mais en costumes, ou en pantalons et manches longues . Afin de lutter contre cette chaleur, les paraguayens se baladent en permanence avec de grands thermos de terere, sorte de Mathé argentin mais glacé, avec différentes herbes médicinales qui infusent dedans. L’ice tea paraguayen quoi. D’ailleurs, il y a tout un métier autour de cette boisson qui consiste en préparer le Terere avec les herbes au choix du client, afin de remplir son thermos d’un nouveau terere bien frais, qui lui soignera en fonction des plantes qu’il a choisit, son mal de crâne, ses ballonnements, sa mauvaise haleine ou ses cheveux qui tombent. Ca sent un peu le jardin de grand-mère quand on passe à côté de ces stands

A part ça la ville d’Asuncion possède aussi quelques charmes touristique. En voici la plupart :

La casa de la indepencia :

Petit musée gratuit et bien expliqué dans une jolie maison coloniale, qui retrace l’histoire de l’indépendance du Paraguay, où l’on peut trouver des objets de l’époque qui nous font voyager dans le passé.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Le quartier San Jeronimo :

Décrit sur le site officiel du Paraguay comme le nouveau quartier touristique d’Asuncion, c’est un endroit comportant quelques maisons colorées façon caminito de Buenos Aires, avec un mirador offrant une jolie vue sur la ville. Le quartier est situé à 30 mn de marche du centre, dans un quartier de banlieue.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Le plazza Urugaya :

Place composée d’un parc et de verdure, pas fantastique à visiter, mais tout de même dans le top 5 des choses à visiter à Asuncion, selon son propre site

Le museo du tren :

Le best d’Asuncion, c’est en fait la toute première gare d’Amérique latine, qui est maintenant un musée, où l’on peut notamment observer les touts premiers wagons qui ont traversés l’Amérique du sud. Le musée est très bien entretenu, et l’ambiance qu’il dégage vous transporte tout de suite vers une autre siècle. Si vous êtes un hipster, ou que vous aimez simplement le vintage et le tricot, c’est LE musée qu’il vous faut.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Enfin, ce qu’il ne faut surtout pas manquer à Asuncion, c’est la visite de la plazza del palacio, du cabildo, du musée de la harpe, du musée du chaco et la cathédrale, mais on peu pas trop vous raconter, parce qu’en fait, tout ce quartier était bouclé par un nombre impressionnant de policier. Comme dans un livre de Kafka, lorsque nous leur avons demandés pourquoi ils bloquaient ce quartier, ils nous ont répondus qu’ils maintenaient la sécurité  de ce quartier, contre une manifestation qui devait arriver un jour. Mais ils ne savaient pas quand. Cela faisait plusieurs jours qu’ils étaient là. Ils ne savaient pas combien de temps cela allait durer. Ils ne savaient pas d’où partirai cette marche, ni où elle arriverai, ni qui y participerai, mais ils garderaient coûte que coûte ce quartier, car ainsi sont les ordres.

En rentrant à notre hôtel, nous sommes passés par la plaza de la démocracia, où les nombreux insurgés (plus de 5 mais moins de 7) nous ont expliqué la situation. Le président actuel veut en effet changer la constitution qui ne prévoit qu’un seul mandat possible, afin de se représenter aux futurs élections, engendrant une forte contestation, qui entraina 4 morts le 13 décembre dernier. Depuis, ils font un genre de Nuit Debout qui semble s’affaiblir chaque jours, et sont menacés par les militaires de se faire « casser les dents » et de voir leur camp de base détruit.

En s’informant un peu plus sur le Paraguay, nous avons vu que ce pays est le plus corrompu d’Amérique latine, et les effets de cette corruption se sentent terriblement sur le pays. Dès que l’on sort de l’archi centre, les quartiers sont de plus en plus délabrés. De nombreuses mamans très jeunes (- de 15 ans) font la manche un peu partout, les enfants des rues pieds nus sont un peu partout, des sdf aux blessures infectées se lavent tout nus dans les fontaines des places, pendant que des tribus vendent de l’artisanat pour survivre et qu’un groupe terroriste s’amuse à enlever des menonites (sorte d’amiches latinos), bref même après la Bolivie, c’était quand même dur à voir.

Pour conclure nous pouvons dire qu’on est pas vraiment tombés amoureux du Paraguay. Le pays nous a sensibilisé sur les graves problèmes que rencontrent encore certaines zones de l’Amérique latine. Le voyage ce n’est pas toujours que des jolies photos de voyage. C’est ainsi qu’en fuyant la réalité, nous avons atterri dans le bar du Chaco, qui fut notre QG durant 3 jours. Au menu, de bons petits plats, de bons cocktails et surtout de la bonne musique afin d’oublier tout ça.

Puis, nous avons réservé le pire bus de notre voyage (24h de bus sur un siège cassé, ça fait très très mal au fesses) avec air conditionné de la mort qui déchire (fenêtres et toits ouverts tout le long du voyage), et petite pause sympas (3 fois stoppés par la douane pendant une heure avec fouille totale à 1, 4 et 6 h du matin), à destination de l’infini, et au-delà.

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *