El Choro : de l’enfer au paradis

Si vous avez suivi « les us et coutumes de la Bolivie« , vous pouvez imaginer l’orgie de nourriture et de boissons qui s’est déroulée pour les fêtes de fin d’année.

C’est donc le coeur plein de bonnes résolutions que nous nous sommes embarqués pour le trek du Choro, une randonnée de 3 jours suivant un ancien sentier pré-colombien, afin de brûler nos derniers excès.

Jusqu’ici, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, et ça aurait pu continuer sans compter sur notre sens légendaire de l’organisation et les brumes du nouvel an qui malgré 2 jours de repos, ne laissaient pas notre cerveau tranquille.

Voici donc quelques conseils pour MAL se préparer si vous voulez un jour tenter cette aventure :

1 – Aller au gymnase la veille, et faire plein de séries de masses avec vos jambes, ça leur permettra d’être courbaturées à souhait.

2 – Se coucher très tard la veille pour finir la 3eme saison d’une série passionante

3 – Ne pas préparer son sac à dos la veille et oublier la moitié de ses affaires dont la protection anti-pluie du sac à dos (ce détail aura son importance)

4 – Ne pas se couper les ongles de pieds ( Le choro est constitué de 4 km de dénivelé descendant )

5 – Ne pas regarder la météo avant de partir (cela vous permettra de bénéficier de 3 jours de pluie non-stop)

C’est donc le cœur léger que nous sommes partis pour « La Cumbre », où se trouve le départ du trek, en compagnie de notre guide « Super Mario ».

Jour 1 : La cumbre – Challapampa (8h de marche)

Arrivé au péage situé 15 mn de piste avant le départ, on sentait déjà le froid traverser notre peau, et on commençait à se dire que ça ne servait à rien d’avoir fui l’hiver français si c’était pour se retrouver avec un temps comme ça. 15 mn plus tard c’était l’apocalypse. Nous nous sommes retrouvés au milieu d’une tempête de neige, et c’est précisément à ce moment que le taxi s’est arrêté et nous a dit que le départ, c’était là. Andrea l’a supplié à genoux de ne pas la laisser là et de la ramener à La Paz, le chauffeur a cru que c’était une blague, et est parti.

On aurait aimer vous joindre de splendides photos de ce début de trek chaotique mais la neige ne laissait pas tranquille l’objectif de l’appareil. Tout ce dont on se rappelle c’est que ça ressemblait à ça :

Heureusement cela n’a duré qu’une heure, le temps de la descente, et rapidement, la neige a laissé place à la pluie. Ce qui n’était pas non plus au top car nous n’avions pas nos rain cover pour les sacs, mais heureusement, nous avions acheté 4 panchos de pluie chinois TOP QUALITE à environ 40 centime pièce à un vendeur ambulant, que l’on a arrangé comme on a  nos sacs.

Ce temps nous a tenu pendant 3 jours : un coup de la pluie, un coup une chaleur humide. Le pied.

Malgré tout, nous avons eu une surprise sur le trajet : nous avons eu l’immense honneur de rencontrer le sosie d’Evo Morales, le président bolivien, mais sous forme de poule.

Ça valait vraiment le coup d’avoir fait tout ce chemin !!

Les derniers kilomètres de la journée ce sont fait dans une souffrance terrible, et nous nous sommes entraînés pour quand nous serons en maison de retraite, à marcher tout doucement, pleins de douleurs, mais main dans la main.

Tant qu’on parle de romance, une dernière anecdote de cette première journée fut qu’Andrea arrivée au camping, ne pouvait plus plier ses genoux. Elle marchait donc comme Robocop. Et lorsqu’elle est entrée dans les toilettes, et qu’elle a vu qu’ils étaient turcs, elle a pleuré.

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Jour 2 : Challapampa – Bella Vista (10h)

Départ à 7h du matin, sous la pluie, on a parcouru le chemin, on a souffert en silence. Nous avons traversé en glissant sur les vieilles du chemin, toute une journée d’un paysage plutôt uniforme de forêt et de montagne, en suivant un torrent que l’on a plusieurs fois traversé grâce à des ponts suspendus les uns plus vieux que les autres.

Nous avons aussi monté « La cuesta del diablo » qui doit son nom au fait qu’elle est très exposée au soleil, et que sa température peut monter jusque 35°C, mais nous on l’a monté sous la pluie donc on s’en est pas trop rendu compte

Jour 3 : Bella Vista – Chairo (4h)

Toujours de la descente, toujours de la pluie. Cet étape passe par le lieu insolite de la maison du japonais. Un des trekkeur nous a raconté qu’un japonais, après probablement avoir commis quelques brutalités au Japon, s’est exilé en Bolivie, afin d’y mener une vie d’ermite. C’est ainsi qu’il construisit sa maison au bord du chemin, au milieu de la montagne,  à l’image de la tradition japonaise. Il paraîtrai qu’il avait aussi un petit jardin japonais, mais maintenant qu’il est mort, il est un peu laissé à l’abandon.

Nous sommes enfin arrivé au Chairo, l’arrivée de notre rando, et nous avons continué notre route vers notre prochaine étape : Coroico

Pour conclure, nous pouvons dire que même si les paysages sont jolis, ce trek reste un peu monotone, et le fait qu’il ne soit constitué que de descente n’aide pas vraiment. Toutefois, son arrivée, Coroico est une destination de rêve qui elle vaut vraiment la peine d’être visitée. On vous rassure, vous n’êtes pas obligés d’y aller à pied, des minibus partent plusieurs fois par jour de La Paz (terminal Villa Fatima) et peuvent vous y emmener pour la modique somme de 30 bolivianos (3h de route).

C’est sur ces belles paroles que nous avons gagnés notre hôtel dans lequel nous avons dormi toute la journée pour récupérer, et rêvé vers l’infini et au delà.

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