« Pauvre Niagara » aurait dit Eleanor Roosevelt en voyant pour la première fois l’immensité des chutes d’Iguazu.
Nous ne sommes jamais allés au Niagara, mais nous pensons qu’il y a un avant et un après les chutes d’Iguazu, et maintenant, on est un peu condamnés à regarder n’importe quelle autre cataracte avec indifférence.
En effet, ce n’est pas une cascade mais 275 qui s’étalent sur 2,5 km de long, dont les plus hautes font 82 m de haut (soit 25m de plus que la plus haute des 3 cascades du Niagara). Ces chutes marquent aussi la frontière entre le Brésil (qui possède 20% des chutes) et l’Argentine. Elles se visitent d’ailleurs des deux côtés, mais en deux journées différentes. Côté Argentin, vous apprécierez la puissance et le bruit des chutes, et côté brésilien, le panorama. C’est donc ce dernier que nous avons choisi.
Les chutes sont situées au cœur du parc Naturel d’Iguazu, à 17 km de la ville de Foz do Iguazu, et quand vous êtes un petit gringo qui débarque à la terminal de bus de cette ville, et qu’un taxi vous propose un super hôstal pas cher et juste à côté de la terminal, vous vous retrouvez assez vite à faire ces 17 km en taxis, détruisant ainsi votre budget de la journée et du lendemain, mais vous faisant tout de même arriver dans un hebergement magnifique, à 50m de l’entrée du fameux parc.
Si vous êtes pauvre (ça arrive même à des gens biens), ou tout simplement avertis, des bus font aussi la liaison depuis le centre ville pour moins de 4 réals (1,2 euros), soit environ 22 fois moins cher que ce maudit taxi (on vous laisse faire le calcul).
Tels de bons aventuriers voulant éviter la masse touristique, nous nous sommes levés de bon matin, pour attaquer la visite. Arrivés à 8h à l’entrée, pas de chance, c’était déjà noir de monde. Ce fut le moment où nous avons béni notre carte bancaire. Effectivement à l’entrée du parc d’Iguazu, si tu n’as que du cash, tu es bon pour faire 3h de queue pour atteindre les guichets qui te vendront les tickets (64 réaux, environ 20 euros) , mais si tu as une carte, tu passeras en 5mn aux machines.
Après 10 mn de bus panoramique (compris dans l’entrée) qui s’enfonce dans le parc, nous arrivons au début du sentier qui accède à différentes vues sur les chutes. Ce sentier est rempli de kuatis, petit animal typique du parc, qui se baladent un peu partout et ont l’air d’être habitués aux touristes. Ce ne sont d’ailleurs pas les seuls habitants du parc, car on peut aussi y trouver ceci :
Alors on vous arrête tout de suite, car si vous imaginez un sentier perdu dans la jungle, avec possible attaque de jaguar ou d’indiens guarani, pour après 6 heures de marche, débarquer sur un panorama sauvage, ce n’est pas tout à fait comme ça que ça se passe. Le sentier dure 20 mn, et est ARCHI plein de groupes de touristes. C’est simple si un jaguar pointait son nez, il se ferait flasher par 500 téléphones à la fois, sans compter les 50 plus aventuriers qui tenteraient le selfie jaguar, et ce dernier repartirait fiça au calme dans sa jungle.
Malgré ça, si vous voulez quand même tenter d’observer la faune du parc de manière plus discrète, ou approcher des chutes par d’autres manières (en canoë par exemple), ou simplement randonner dans le parc, c’est possible, mais uniquement accompagné d’un guide (non compris dans le billet), et assez cher (et oui nous aussi on est pauvres).
Sinon les chutes, c’était quand même très joli, ça a beaucoup aidé Andrea a finir son aqua thérapie en relation avec ses petits problèmes relationnels avec l’eau. C’est un spectacle impressionnant que l’on ne voit pas tout les jours, et qui vaut tout de même la peine d’affronter les hordes de touristes dont nous faisons partie.
C’est une merveille du monde très facilement accessible, tant d’un point de vue de l’accès que du budget. C’est ainsi que notre chapitre du Brésil s’achève. Nous continuerons vers le Paraguay, vers l’infini et au-delà.