Après un vol La paz – Santiago – Rio (Ceux qui ont quelques notions de géographie ne comprendront pas non plus la logique), nous avons atterri au paradis.
La température qui nous a accueillie à l’aéroport, aux alentours de 35°C à deux heure du matin, en disait long sur la semaine à venir. Et quelle semaine ! En voici donc quelques extraits sous la forme d’un city-tour :
Rio est un mélange de couleur, de musique, de soleil, de plages, d’Histoire, de sourires, et d’açai (si tu es sage, on te dira ce que c’est plus tard…).
On sent une influence française dans l’architecture, due au fait que Pereira Pasos, maire du début du XXeme siècle, voulu transformer la ville en une réplique latine de Paris. Voici un petit résumé des des différentes histoires que l’on nous a conté à travers ses différents quartiers :
Le quartier de bohème : Santa Teresa
C’est un quartier tout pavé, construit sur une colline de Rio, avec des rues qui montent et qui descendent. C’est un peu le Montmartre de Rio. Le quartier est traversé par un tramway jaune, comme à Lisbonne. Au passage, à la base, ce tramway était vert, mais les habitants ce sont plein car ils ne le voyaient pas arriver au travers de la végétation. Sa couleur a donc été changé en ce jaune caractéristique pour plus de visibilité.
Ce quartier est devenu, dans les années 1960, un quartier d’artistes et de hippies, mais aussi un des meilleurs quartiers gastronomique de Rio. Les restaurants y sont très nombreux, peu chers et très bons. On peut y déguster des spécialités brésiliennes dont :
- Le Pao de Queijo : une petite boule d’amour qui ressemble à un cunape réussit, fait à base de farine de tapioca et de fromage, un régal pour les papilles, surtout quand ils sortent tout chaud du four !
- Plein de trucs à base de tapioca : la tapioca, issue de la racine de manioc, participe à l’élaboration d’une sorte de crêpe à la texture du chewing gum, salée ou sucrée, que les brésiliens fourrent avec un peu près tout et n’importe quoi, sans culpabiliser car elle est très peu calorique. Elle est en plus sans gluten pour les sans gluten. Elle remplace le pain.
- Un Roméo et Juliette : un dessert à base de Goyave et de fromage, qui porte son nom car ces deux ingrédients ne sont pas censés aller ensemble, mais pourtant se marient très bien au niveau du gout.
- Du Açai : Sorte de sorbet faite à base de la baie d’açai, que l’on trouve en Amazonie, il est souvent servi avec du granola, des bananes ou des fraises. Une tuerie. Louis en a mangé une moyenne d’un kilo par jour.
- Du guarana : Soda préféré des brésiliens pour se raffraichir en ces après-midi ensoleillées !
Le quartier du Big Bang Boom : Lapa
Le big :
En 1808, Napoléon envahit le Portugal, et la royauté fut contrainte de s’exiler dans ses colonies, afin de garder le contrôle du reste de son royaume. Elle arriva donc à Rio, qui fut ainsi la première ville coloniale depuis laquelle fut dirigé un royaume occidental. Quand le roi arriva avec sa cour, il décida d’occuper le centre, proche du port, et réquisitionna le quartier, mettant ainsi tout le monde à la rue. Ces expropriés se réunirent et fondèrent ainsi le quartier de Lapa.
Ce quartier est traversé par les « Arcos da Lapa », symbole de l’ancien Rio, oeuvre coloniale de 1723. Il fait 17,6 m de hauteur.
Le Bang :
Il abrite aussi l’escalier Selaron. Créé par un artiste chilien, Jorge Selaron, que l’on appelait le Dali chilien en raison de ses moustaches, il trouvait que le rouge était la plus belle couleur du monde. Il commença à construire son escalier en hommage au brésil pour la coupe du monde de 1994, sans autorisation municipale. Cependant il ne fut jamais repris par la police. Aujourd’hui, son escalier compte plus de 2000 faïences amenées par des voyageurs de plus de 120 pays du monde. C’est la seconde attraction touristique la plus visitée de Rio, après le christ, et plusieurs artistes ont réalisé des clips à cet endroit, dont Pharel William ou Michael Jackson. Jorge Selaron fut retrouvé mort sur son escalier en 2013, et si la police a conclu a un suicide, les habitants du quartier pensent plutôt à un règlement de compte.
Le Boom :
Enfin, le quartier de Lapa, c’est surtout le quartier de la fête à Rio. Les Casas de Samba font concurrence aux discothèque, mais les gens boivent surtout dans la rue, avec des gens qui jouent de la Samba, et des kiosques qui vendent de l’alcool pas cher. L’ambiance y est aussi déchaînée que chez nous pendant le carnaval, sauf que a Rio, ça se passe toute les semaines, du jeudi au dimanche.
Cinelandia le rêve brisé :
On vous parlait tout à l’heure de Pereira Pasos qui voulut transformer Rio en une petite Paris d’Amérique du sud, il voulait aussi créer un Broadway Carioca, avec 17 salles de cinéma, de nombreux théâtres
et des cafés sur une place de la ville. Petit problème, la place était à l’époque occupée par des habitations. Cette complication ne dura pas très longtemps, et il fut décidé d’expulser tout le monde, comme à l’époque du roi portugais. Et c’est ainsi que se développèrent les favelas autours de la ville.
Un peu plus tard, selon les habitants de Rio, la dictature qui dura de 1964 à 1985 mis fin à cette place de divertissement, et il ne reste plus aujourd’hui que 2 cinémas pour attester de cette époque passée.
Actuellement cette place est le rendez vous des manifestants.
On y trouve le théâtre municipale, fondé en 1909, décoré de 8000 feuilles d’or de 24 carats, inspiré par l’opéra de Paris.
Le quartier des docks : la folie des olympiades
Complètement rénovée et épurée pour les jeux olympiques, le quartier abrite une immense place toute neuve où est situé « el museo del futuro », musée emblématique de Rio, ayant pour thème le monde de demain. C’est donc un musée de 3eme génération, concentré sur le futur. Il est aussi auto-suffisant, et fut réalisé par l’architecte espagnol Santiago Calatrava.
On y trouve aussi le long des quais d’anciens hangar, devenue la toile de nombreux street artistes, notamment de Kobra, artiste de Sao Paulo, qui y a réalisé pour les jeux le plus grand graffiti du monde, représentant 5 visages pour les 5 continents, pour une hauteur totale de 15 mètre de haut, plus de 200 m de long. 1500 litres de peintures ont été utilisés pour la réalisation de l’oeuvre qui laisse comme message l’unité entre les peuples et le respect des trèves pendant les jeux.
La place de Cais do Valongo :
Site archéologique en plein cœur du quartier, qui permet d’attester de la vie des anciens esclaves, qui étaient débarqués des bateaux, puis vendus sur place, ou placés dans des maisons juste en face, afin d’y être engraissés, et massés avec de l’huile afin qu’ils aient meilleur allure. On peut trouver pas très loin des traces d’une fosse commune, où y était jetés ceux qui ne survivaient pas à la traversée.
On peut voir sur cette photo, que la ville de Rio a essayé de construire par dessus ce site, afin de cacher cette époque sensible de leur histoire, mais plusieurs l’ont défendue et veulent le transformer en un mémorial.
La piedra do sal :
Cette pierre doit son nom au fait que les esclaves qui transportaient le sel en provenance du port, devaient grimper cette roche, et comme ils glissaient souvent, cette pierre était recouverte de sel. Ils ont d’ailleurs un peu plus tard taillé un escalier dedans pour se faciliter la tache.
Après l’abrogation de l’esclavage, ce quartier fut le refuge de tout les esclaves rejetés par la société de l’époque, dans lequel ils s’organisaient entre eux pour vivre. C’est aussi un des berceaux de la samba, laquelle était interdite, et comme à cet époque, les esclaves n’avaient pas d’instruments, ils faisaient de la musique avec ce qu’ils trouvaient.
Le soleil, les vagues, et les plages :
Faire un tour à Rio, c’est aussi l’occasion d’aller ne rien faire aux plages d’Ipanema ou de Copacabana. Profiter de la chaleur et des vagues, le tout en sirotant une « agua de coco ». Ces plages sont magnifiques, et très fréquentées. On y trouve aussi beaucoup de vendeurs ambulants, mais aucun n’atteint le niveau des vendeurs du var. Non, sans blague, ils sont super nuls, ils savent juste hurler AGUA AGUA AGUA AGUA toute la journée avec de grosses glacières pleine d’eau.
On arrive à la fin de cet article est on ne vous a toujours pas parlé du Christ. D’ailleurs, il n’apparait sur aucune photo. La vérité c’est qu’en fait, le christ de Rio, ben il est tout petit. Les cartes postales sont prises depuis des hélicos pour l’avoir en grand avec la ville en petit derrière !
Pour conclure, nous avons quittés Rio à regret, et jusqu’à aujourd’hui, nous le regrettons encore. C’est une ville douce, agréable et pleine de surprise, où il fait bon vivre. Ils n’ont peut être pas les meilleurs vendeurs ambulants, mais nous avons déjà hâte d’y retourner. Mais ça, ce sera pour plus tard car nous devons continuer notre voyage, vers l’infini et au delà.