Deux jours après notre arrivée à Cusco (3400 m), nous nous sommes dit qu’on avait pas encore tout à fait compris ce qu’était le « soroche« , c’est pourquoi nous n’avons pas hésité une seconde lorsque l’agence de tourisme de notre hôtel nous a vendu « LE TREK DE NOTRE VIE » : 5 jours et 4 nuits pour approcher du salkantay, le 3eme plus gros glacier du Pérou, et atterrir en prime au Machupicchu.
Voila donc le résumé de nos 5 jours d’aventures :
Jour 1 :
Réveil à 3h30 un peu dur car nos voisins de l’auberge de jeunesse avaient décidé de faire la fête jusqu’à 2h du matin, mais rien ne pouvais nous arrêter.
Le bus est venu nous chercher à 5h (avec 45mn de retard dans le froid mais RIEN ne pouvait nous arrêter). Apres un petit déjeuner a Mollepata, ainsi que l’achat d’une paire de chaussette car on ne sait jamais, nous nous sommes dirigés vers Marcoccasa, le début de nombreux km à pied, qui usent, qui usent.
Après 5mn de montée, Andrea a regardé autour d’elle pour chercher un taxi qui la ramènerait à Cusco. Apres 15mn de montée, Andrea s’est rendu compte qu’elle avait oublié sa ventoline, mais RIEN ne pouvait l’arrêter. Heureusement, les péruviens sont très en phase avec la nature, et on a eu droit à un substitut naturel de la ventoline : la « muña ». Communément appelée la menthe andine, cette plante ne soigne pas seulement les problème gastriques, mais elle est aussi un bon allié comme la coca contre le mal des montagnes. Nous l’avons prise en inhalation après l’avoir frottée dans nos mains, mais elle se prends aussi en infusion.
Après 3h de montée, et 3h de plat, nous sommes arrivés au premier campement où un délicieux festin attendait nos ventres affamés. Lors du repas nous avons pu faire un peu plus connaissance avec notre groupe, que l’on a baptisé les « Crazy mother fucker ». Notre anglais étant très mauvais, nous ne savons toujours pas ce que ça signifie (It’s not possible).
Pendant la digestion, Louis est monté découvrir le lac d’Humantay, car RIEN ne pouvait l’arrêter, pendant qu’Andrea méditait pour trouver le pouvoir de la force pour que RIEN ne puisse l’arrêter le lendemain. A la nuit tombée, nous avons utilisé la technique de l’oignon pour affronter la nuit glaciale qui nous attendait.
Jour 2 :
Réveil 5h, avec un mate de coca amené directement dans la tente par le cuistot, et départ avec le lever du soleil, vers le col de Salkantay. Et c’était parti pour 700 m de montée, qu’Andrea a réalisé sans broncher. Elle a même fait les derniers mètres en courant, et a résisté pendant tout ce temps à louer un cheval (100 soles) pour l’amener directement tout en haut, et c’était bien sur par courage et pas du tout mais alors pas du tout parce qu’elle pensait qu’au fond le cheval, c’était pire que la montée.
Une fois là haut, nous avons pu admirer le Salkantay dans toute sa splendeur, et nous avons compris que l’effort valait la peine.
Apres une offrande à la Pachamama (à base de bière, de rhum, de coca et de cailloux que nous avons transporté depuis le bas), pour que tout se passe pour le mieux pendant le trek, nous avons attaqués les 2000 m de dénivelés descendants qui nous attendais, soit à peu près 6h de descente dans le brouillard et sous la pluie, mais RIEN ne pouvait nous arrêter, et sommes arrivés sains et saufs (merci la Pachamama) à Chaullay.
Jour 3:
6h : c’est parti pour une journée de rando dans la jungle. Le bonne nouvelle, c’est que le temps était meilleur que la veille pour marcher. La mauvaise nouvelle était petite noire et piquait beaucoup. Nous avons nommés les moustiques.
Les moustiques : il faut savoir qu’en Amerique Latine, les moustiques, ce ne sont pas quelques petites bêtes qui volent doucement la nuit et qui t’empêchent de dormir par le bruit de leur vol. Ce ne sont pas non plus de grandes bêtes que tu arrives à éclater sur ton bras avant qu’ils ne te piquent. Au Pérou, les moustiques sont comme une armée russe composée de ninja. Ils sont nombreux, rapides, organisés, sans pitiés, et surtout tout petit. Et quand tu es un bon Gringo qui randonne en short dans la jungle parce qu’il fait chaud, et que tu n’as pas voulu écouter ta femme qui elle a mis son leggins, tu te retrouves vite avec entre 20 et 40 moustiques posés pépères sur ta cuisse, ou dans chaque endroit que le répulsif n’a pas atteint, et à chaque fois que tu les éclates, d’autres prennent la relève. A l’heure où j’écris cet article, je me gratte encore.
Heureusement, nous avons pu observer des grenades, des avocats, et des papayes à l’état sauvage, et nous avons pu en acheter à des producteurs et ce fut un vrai régal.
Après l’effort, le réconfort, avec une virée vers les thermes de la Playa (15 soles de transports + 10 soles d’entrée en option) avec une belle vue sur les montagnes suivie d’une fête pour avoir survécu au Salkantay. C’est lors de cette soirée que nous avons fait la rencontre de l’inca tequila, sur laquelle nous ne nous attarderons pas, car nous sommes juste désolé pour hier soir d’avoir finis à l’envers.
Jour 4 : La résurrection
Réveil 6h3O. Taux d’alcoolémie : environ 2g. Nous avons décidés de tricher un peu et de partir en bus pour le village d’hydroelectrica, et de ne pas faire de tyrolienne (100 soles optionnels), parce que la tyrolienne, c’est pour les nuls et les sobres. C’est à hydroelectrica que nous avons recouvert la plupart des zones de notre cerveau, et heureusement, car il nous restait encore 3 interminables et longues heures de marche jusqu’Aguas Calientes, le village du Machu Pichu. Ce trajet se fait en longeant la ligne de train, et est très joli, car nous pouvons observer toutes sortes de fleurs et de papillons.
Jour 5 : La révélation
Réveil 3h30, niveau d’excitation : 100%, niveau de fatigue : 65%, option prise pour la montée au Machupicchu : bus (12 dollars, 25mn de trajet).
6h du matin, sous les premiers rayons du soleil qui se diffractent sur les montagnes environnantes, il était là, dans sa puissance éternelle : le Machupicchu. Au début, ça ressemble à un rêve. on se sent tout petit face à une telle ampleur. Tout le site est orienté à l’est afin de profiter d’un ensoleillement maximal.
Nous avons eu droit à 2h d’explications (en réalité 45mn) pendant lesquelles le guide nous expliqua que le Machupicchu était une énorme fac. Ils avaient la classe les incas ! En effet, ils y faisaient de la recherche en agronomie, d’où une partie des nombreuses terrasses qui servaient de laboratoire. De plus, ils étaient de grands astronomes, d’où le choix de l’endroit en hauteur. Ils avaient aussi un quartier VIP pour leurs plus grands chercheurs, ainsi que pour leurs prêtres : le Wayna picchu, que nous n’avons pas pu visiter car il faut réserver plusieurs mois à l’avance.
Une fois le parcours du guide terminé, le Machupicchu n’étais plus que pour nous, et nous avons pu nous balader dans ces immenses couloirs que nous avons montés, descendu, remontés et redescendus et nous avons fait la connaissance de la bande à Serge.
Nous avons ensuite marché une heure avec les « Crazy mother fucker » vers l’Intipunku, d’où on peut admirer une vue incroyable sur le site dans son ensemble.
Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, nous avons du quitter à regret cet endroit qui restera à jamais gravé dans nos cœurs (snif snif)
Comme les lagons sont des lagons, et ont un karma incroyable, nous avons découvert en rentrant à l’hôtel que l’agence s’était trompée, et nous avait offert une nuit de plus à Aguas calientes, ce qui tombait plutôt bien car le hasard a fait que ce soir là, c’était le 75eme anniversaire du machipicchu, et que du coup, c’était la grosse fête dans le village (sans inca tequila cette fois-ci). Et oui, on a la classe ou on l’a pas. Ce soir là pour fêter tout ça, nous avons décidé d’exploser encore un peu plus notre budget, et d’aller dans le meilleur restaurant de Cusco tenu par un français (évidement) : « el indio feliz« , dans lequel nous avons été accueillis par Patrick, qui à la fin d’un excellent repas, nous a gardé au chaud dans son bar en nous offrant moults shots de pisco maison, ainsi que des cigarettes (« fume papa ! »), on vous avait dit qu’on avait un bon karma.
Ainsi s’acheva notre aventure. Le lendemain nous avons pris le train jusqu’à Hydroelectrica, puis 6h de bus jusqu’à Cusco. Avec beaucoup de fatigue, mais rempli de bonnes expériences et avec une grande envie de continuer vers l’infini, et au delà.
Pfiou, vous me vendez de rêve!
Le jour où le karma va comprendre que pendant tout ce temps il s’était planté avec vous deux, vous allez teeeeeeeeellement morfler…
Ceci étant dit, Louis tes articles sont vraiment super 🙂
Vous me manquez, mais ça vaut le coup !